SWEET KEBÄB
Dans le cadre de mon projet Sweet Kebab, j'ai choisi d'explorer l'identité culturelle et symbolique du kebab à travers la photographie argentique. Mon objectif était de capturer l'essence de ces lieux, souvent perçus comme des "non-lieux", mais qui, pour moi, sont bien plus que cela.
Ils deviennent des refuges, des escales incontournables lors de nos nuits lilloises, particulièrement à 3 heures du matin. J'ai voulu saisir ces moments de manière spontanée, sans mise en scène, en jouant sur la dichotomie entre l'instantanéité de la prise de vue et la lenteur du processus de développement argentique.
Ce choix technique renforce le caractère authentique et poétique des scènes que je capture, où chaque cliché devient une représentation fidèle de l'instant, imprégné de l'atmosphère brute et non filtrée de ces lieux.
Mon approche photographique s'inspire fortement des théories de Guy Debord et Ivan Chtcheglov, et en particulier du concept de dérive développé par l'Internationale Lettriste.
À l'image des déambulations sans but précis prônées par Debord, j'ai laissé le hasard guider mes pas et mes rencontres, permettant à chaque situation de se construire d'elle-même, sans intervention consciente de ma part. Le Sweet Kebab, tel que je l'imagine, ne peut être capturé que dans cet état de dérive, où l'imprévu devient un élément central de la création.